BLUE STREET PANTONE

Comment habiter singulièrement l’espace partagé de la ville où 70% de la population mondiale vivra dans le futur? Redessiner ses zones floues, jouer de ses flux, explorer sa nature architectonique et sensible, questionner ses vides et ses rebuts? En tissant la variété des vitesses et des échelles, un danseur avec son voile oblong coloré interroge les lieux, invente des gestes constructifs et des images modifiées par le mouvement, invitant à la rencontre et aux corps habitants.

A la fois monumental et compact, élastique et coloré, élégant et malmené, fragile et persévérant… l’artefact Street Pantone  est un un tissu de la danse en Lycra de 30 mètres de long et 3 m de large. A travers une approche de ressources minimales,  il porte avec lui des symboles, nécessités des conditions humaines  (l’habit, l’abri, le tapis, le rideau…), des références esthétiques (drapés classiques, drapeaux, Land art de Christo & Jeanne-Claude…) et des velléités architecturales. Comme un vecteur nomade et dynamique, lien et frontière, il défie l’artifice et l’édifice, métamorphose la réalité et le paysage. Comme un pinceau géant il devient spectre, acteur et leitmotiv d’un comic strip , se rend perméable aux situations, voyage, invente des partitions, des rythmes et des états du jour.

Activé de façon performative par le danseur et chorégraphe Gilles Viandier, Street Pantone devient un duo singulier dans l’espace commun, créant des installations éphémères monumentales de forme itinérante, reliées au contexte, à l’histoire et à l’identité des lieux du patrimoine, de la ville, du paysage investis. Ils entrent en dialogue avec le public et les habitants.

Avec Street Pantone, chaque installation ouvre un temps et un espace singulier pour la performance chorégraphique où le corps engagé physiquement et musicalement tire profit du site, évoquant le marin avec sa voile, le peintre et sa couleur, le voyageur et sa charge, le faune et sa nymphe, l’ouvrier sur ses échafaudages, l’architecte avec ses lignes et ses mesures…